Les Récits

Ce chapître décrit les récits de pélerins, membres de l'association ou pas qui souhaitent exprimer leur ressenti et faire partager leurs émotions, leurs expériences...

Si vous souhaitez vous aussi publier un texte dans cette rubrique nous vous invitons à le faire parvenir au secrétariat ou au webmestre dont les coordonnées figurent à la rubrique "Nous contacter".

Merci d'avance

Entre voisins !
Samedi 1er septembre 2018, avec quelques membres de l’AF-CCC, nous prenons la direction du Jura suisse pour répondre à l’invitation de l’Amicale Jurassienne des Amis de St Jacques, qui nous attend de pied ferme au pied de la Collégiale de Saint-Ursanne. 
Après un mot d’accueil chaleureux et amical de M. Pierre-Alain Varrin, président de l’Amicale, assisté de Nicolas, nous sommes pris en charge par une guide pour une visite de la Collégiale : visite qui commence par une incursion dans le musée lapidaire et ses sarcophages du temps de saint Ursanne. Notre guide prend le temps de nous décrire la biographie de ce saint, disciple de saint Colomban de Luxeuil. Arrêt dans la cour du cloître ou règne une paix palpable, avant de pénétrer dans l’église créée par les chanoines. Dans le sanctuaire, nous ne savons pas où donner de la tête : chapiteaux, fresques, statues, chœur baroque, éléments romans et gothiques, etc… Au cours de la traversée de ce site exceptionnel, nous ne manquons pas de nous arrêter dans le cloître, devant les somptueuses photographies aériennes de la région réalisées par Roger Meier de Delémont (Yann Arthus Bertrand n’a qu’à bien se tenir !)
Après ce bain de sacré, nous empruntons le magnifique pont Saint-Jean (Saint-Jean Nepomucène pour les spécialistes), et en suivant les berges du Doubs, nous nous rendons à la Chapelle de Lorette où sont exposées les sculptures métalliques de M. Oscar Wiggli disparu en 2016.
Retour au centre-ville par l’une des célèbres portes d’accès. Les plus courageux empruntent les 186 marches qui accèdent à l’ermitage où se trouve la grotte de Saint-Ursanne et…de son ours. 
Pour finir en beauté, nous nous retrouvons autour d’un verre offert par nos amis suisses fidèles à leur hospitalité coutumière. 
Nous repartons, le cœur plein d’images, de légendes et de trésors patrimoniaux, sans oublier le trésor humain revendiqué par tout jacquaire : celui de la convivialité, de l’accueil et du partage !
Nous remercions tout particulièrement nos amis helvètes pour l’organisation de cette journée. Et puis, pour la petite histoire, nous les remercions tout particulièrement pour une raison géographique car c’est à Saint-Ursanne que le Doubs fait une boucle magistrale pour pouvoir revenir en Franche Comté !!!

Texte et photos : Gabriel Vielle (AF-CCC)
 

Impressions jacquaires (3) - De Nevers à La Souterraine avec Anto...
Antoine a repris le chemin de Vézelay qu'il avait quitté en été 2017 à Nevers. Il nous fait partager la suite de son parcours réalisé en juillet 2018 jusqu'à La Souterraine.
De Nevers à La Souterraine sur la voie de Vézelay, avec Antoine - Juillet 2018
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Saint Fromond à Bonfol (Suisse) - Vendredi 11 mai 201
L'af-ccc a répondu à la sympathique invitation de l'Amicale Jurassienne du chemin de Saint-Jacques sans savoir précisément la teneur de la cérémonie.
Nous avions rendez-vous à Beurnevésin à 7 heures. Jean et moi avons « raté » le départ de la marche des pèlerins pour rallier Bonfol, cela à quelques minutes près. L'exactitude suisse n'est pas un vain mot ! 
Nous nous sommes donc rendus directement à l'église de Bonfol, de style classique du dix-huitième siècle. Un chemin de croix de la maître céramiste Felicitas Holzgang, qui a appris la poterie dans ce village, orne les murs. Nous avons été chaleureusement accueillis par le prêtre et nous engageons la conversation avec des personnes qui arrivent de loin pour participer à cette journée festive. Nous retrouvons Nicole et Daniel, très curieux de savoir qui est Saint Fromond. 
La messe est célébrée en présence de la délégation de pèlerins de l'Amicale Jurassienne. Nicolas, leur animateur-coordinateur, présente l’Amicale et le chemin de Compostelle du Jura suisse au départ de Soyhières. 

Les reliques de Saint Fromond, toujours vénérées, sont dans une chasse, à droite du chœur. Ce jour la chasse est exposée. Saint-Fromond est très présent dans le coeur des habitants de Bonfol. Actuellement, chaque année, le vendredi qui suit l'Ascension, (cette date fait aussi office de fête du village), un pèlerinage démarre de l'église à l'issue de la messe. Ce jour encore, la procession s’est mise en chemin avec des animaux. En effet, Saint Fromond est réputé pour être leur protecteur, et plus spécialement celui du bétail. Vaches, chevaux, ânes, chiens, chats et même tortues dans un panier, ont accompagné leurs maîtres. Un arrêt a eu lieu à la source surmontée de la statue du Saint à la sortie du village, puis une prière et la bénédiction de tous les animaux s’est déroulée à la chapelle dans la forêt.

A l'issue de la cérémonie, un apéritif au vin « fendant » du Valais a été servi aux participants (humains seulement !). Nous avons trinqué à cette journée de tradition vivace, hors du temps, tellement vraie et sympathique.

Le culte de Saint Fromond
On ne sait pas réellement d'où vient Saint-Fromond. En effet, il n’existe pas de sources historiques fiables. Il pourrait, selon l’une des traditions, être originaire d'Irlande et aurait accompagné Saint-Ursanne et Saint-Imier. On le voit paraître au début du VIIe siècle. Il aurait vécu une vie d'ermite pendant 75 ans à Bonfol et serait mort à 105 ans, assassiné par deux vagabonds.

Saint-Fromond était connu pour être le protecteur des animaux, spécialement celui du bétail contre les maladies. Les habitants des quatre hameaux étaient venus s'établir "Sous les Chênes" pour se mettre sous la protection de l'ermite.
Saint Fromond a dû attendre douze siècles pour qu’on lui rende hommage : une chapelle été érigée en 1866, le registre des permis de construire de la commune en atteste.

Saint-Fromond est cher au coeur des habitants de Bonfol. Depuis le XVIIème siècle, des pèlerinages viennent aussi du Doubs et de l'Alsace, des miracles auraient eu lieu. Le saint est invoqué pour faire cesser les épizooties qui désolaient les agriculteurs.

Danielle Brun-Vaunier
 

Le dernier pèlerin 2017 à l'accueil chrétien des Soeurs de l'Alli...
Soeur Bénédicte et Adrian
Douché, réchauffé, AdrÍan a pris place, ce mercredi 21 décembre, devant une assiette de soupe fumante, servie par les Sœurs de l’Alliance à la maison Saint-Denis à Belfort où il a pu passer la nuit bien à l’abri. Mais c’est avec plaisir qu’il a laissé le potage refroidir pour conter avec enthousiasme sa pérégrination. A 27 ans, AdrÍan a décidé de tenter une expérience de vie sur les chemins de Compostelle en Europe. Parti de Prague depuis six semaines, il a fait de belles rencontres en Allemagne, parcouru de très longues étapes, n’a pas trouvé chaque soir de quoi se loger. Mais il veut « surpasser ses limites, tout connaître ». Seul souci : ses finances. Un ami lui avait dit qu’il fallait peu d’argent pour marcher, mais, dans un mélange d’anglais, d’espagnol et de français, le jeune Uruguayen relate des hébergements à 35 ou 45 €, alors qu’il avait prévu une dizaine d’euros par étape. Passionné d’écriture, de chant, il garde confiance pour arriver au bout de son projet. Ultreïa ! 

Nicole

Quinze jours de permanence à l'accueil « Europa Compostela »
Sylvie et Jean-François Vitrey, de Beaucourt (90) ont assuré, en août 2017, deux semaines de permanence au local de la Fédération Française des Associations des Chemins de Compostelle (FFACC) au n° 4, Rue Becdelièvre au Puy en Velay. Ils racontent tout le plaisir qu'ils ont eu à se mettre au service des autres, mais aussi leur chemin, quelques années plus tôt ….., avec le souvenir du long périple qui les a amené à accepter cette mission :

« Le 5 avril 2012, parti de Héricourt, là où se trouve la coquille (balise) la plus proche de mon domicile, en compagnie d'un collègue de travail, Michel, je faisais mes premiers pas sur le Chemin. La magie a opéré : partis pour 15 jours, on en a fait 21. La suite, tous les pèlerins la connaissent …. : l'année suivante, on partait pour 5 semaines, et, là encore on a joué les prolongations. Le 23 septembre 2013, je traversais Le Puy en pèlerin. Qu'y ai-je vu, à part la messe et la bénédiction des pèlerins ? Pas grand-chose ! Et mon chemin a continué …. Et il continue encore ....

En acceptant cette permanence, (qui pour nous fut une vraie mission), nous avons été comblés, à fortiori avec les processions et les offices de la fête de l'Assomption, les animations estivales, les balades de proximité, les nombreuses visites qui nous plongent dans des siècles d'histoire...Il nous est même arrivé de démarrer l'étape Le Puy/Saint-Privat, sur quelques kilomètres, avec les pèlerins du jour, et faire demi-tour afin de rejoindre notre permanence.
De 10 h à 12 h 30 et de 14 h à 18 h, fidèles au poste, nous avons échangé avec près de 350 personnes par semaine, réparties essentiellement en quatre catégories : touristes ou curieux, seulement intéressés de savoir comment ça marche et de se faire au passage une petite idée ou une page d'Histoire. On rencontre ceux qui sont prêts à partir et qui se documentent à fond sur les meilleures conditions pour réussir leur première expédition, eux-mêmes déjà persuadés que leurs premiers pas sont importants ; ils sortent généralement rassurés et confortés par nos conseils et nos témoignages. On voit aussi les pèlerins, qui comme je l'eus fait, ne font qu'étape, et s'enquièrent de la suite à la lueur de notre expérience. On reçoit enfin les anciens qui passent nous saluer, en ne manquant pas de nous faire part avec nostalgie des moments qui ont marqué leur pèlerinage, et quand il y a des futurs pèlerins qui tendent l'oreille, ça fait chaud au cœur de voir que le pèlerin d'hier est le meilleur ambassadeur et « parrain » du pèlerin de demain …

En conclusion, je dirais que, là encore, dans ce monde magique du Chemin de Compostelle, quand on y a goûté on en redemande ! »

Jean-François



Randonnée-aventure au Yunnan - Septembre 2017
Notre association est affiliée à la Fédération Française de la Randonnée. Les membres de l’AF-CCC qui adhérent également à la FFR peuvent participer aux voyages et marches proposées par la Fédération de randonnée. Nicole Ridey a profité de cette opportunité pour découvrir des territoires lointains en Chine. Voici son récit. 


Début septembre, j’ai participé à une randonnée-aventure aux confins du Tibet, à la découverte de la vallée de Sanghri-La dans la province du Yunnan. 
Les étapes d’une vingtaine de kilomètres s’étageaient entre 2500 et 3000 avec un dénivelé de 500 à 1000 m. Les conditions climatiques estivales à la fin de la saison des pluies (25°, pas de précipitations), ont permis de profiter pleinement de la beauté des paysages. 
Nulle difficulté n’a pu résister à la bonne entente et à la bonne humeur notre groupe d’une dizaine de personnes. 
Les hébergements en hôtel offraient un confort correct. Cependant, nous avons pu partager les conditions de vie des autochtones lors de trois nuits « chez l’habitant », (et regretter nos toilettes occidentales).
Dans les villes, modernité et tradition se juxtaposent et se télescopent. La religion, très présente, rythme la vie quotidienne. Nous avons vu, pour certains visité, des temples et monastères à l’architecture tarabiscotée. Nous avons admiré d’immenses champs multicolores de drapeaux de prière, attachés sur des cordes soutenues par de grands mats en haut des collines. Mais aussi, un moulin de prières particulièrement gigantesque : trente personnes sont nécessaires pour le mettre en mouvement. 
En ville, les postes de police sont nombreux mais les agents peu actifs. Mais c’est lors de nos excursions en montagne que notre passeport fût exigé. Certaines zones sont interdites aux étrangers : notre guide a parois su être convainquant. 
A chacun des trois repas quotidiens, le menu était identique : réparti en neuf plats : riz, soupe, légumes, un peu de viande et poisson – Et des épices ! Il était possible de se restaurer aux nombreuses cuisines en plein air qui, le long des trottoirs, pouvaient offrir des brochettes de sauterelles et autres insectes. 

Il est difficile d’exprimer le plaisir ressenti devant les superbes paysages, gorges et vallées, conquis à la sueur de notre front et à la force de nos mollets. 
Il a fallu franchir des ponts suspendus de plusieurs centaines de mètres dont un, particulièrement impressionnant, avec son plancher en verre pour lequel des chaussons étaient nécessaires pour éviter les rayures. Les plus pressés (ou courageux…) pouvaient recourir à une tyrolienne. Le spectacle était d’autant plus grandiose dans les gorges du Tigre que les récentes pluies avaient gonflé le débit de la rivière. 
Cette région, préservée de l’industrialisation sauvage (et de la pollution inhérente) des zones côtières, touristiquement peu fréquentée, propose à nos yeux occidentaux une espèce de douceur de vivre. 
Tout le monde s’est montré accueillant malgré la barrière de la langue et nous avons partagé des moments festifs. A la fin de la journée, il suffit d’un vieux radiocassette, ou d’un smartphone, pour improviser des dans un parc ou sur une place. Est-on plus généreux lorsqu’on a peu à partager ? 
 

Sylviane, pèlerine aux petites étapes sur le chemin franc-comtois...
Sylviane a pris contact avec notre association en avril 2017. 

Son mail expliquait : « Je projette de faire une partie du chemin de Compostelle aux mois de septembre et octobre prochains : de Angeot à Vézelay en 7 à 8 semaines. En effet, je suis porteuse d'un handicap moteur suite à un accident de la circulation survenu il y a 10 ans. Ma hanche et ma jambe gauches ont été particulièrement atteintes. Bien que j'aie récupéré de manière exceptionnelle, je garde des séquelles qui limitent mes possibilités……. Serait-il possible que je fasse appel à des membres de votre association ou à des personnes que vous connaissez pour cette chaîne de solidarité ? », demandait-elle en précisant qu’elle ne pourrait faire plus de 8 km par jour ni porter un sac à dos. 

Voici son témoignage à la fin de sa marche en Franche-Comté : 

«Voici un texte sur mon expérience de chemin du mois de septembre à travers la Franche-Comté.
J'ai été en marche sur le chemin de Compostelle à travers la Franche-Comté durant 25 jours.
Du 4 au 28 septembre, mes jambes m'ont portée. Elles sont devenues mes alliées, mes amies sur le chemin. 

Ils restaient raisonnables, les kilomètres : 8 km par jour, 3 jours de marche et un jour de repos. Le jour de repos lorsqu'il arrivait, était bienvenu ; me poser, me reposer et faire un peu plus connaissance avec celle ou celui qui m'accueillait.

Lorsque je préparais mon voyage, certains de ceux qui avaient déjà fait le chemin de Compostelle me disaient que 8 km par jour, ce ne serait pas possible. En Franche-Comté néanmoins, chaque jour, il y avait un accueil. Chaque après-midi, il était bon d'arriver quelque part, d'avoir un abri, un petit cocon et quelqu'un qui s'occupe de moi. De goûter le soin que chaque hôte prenait pour m'offrir une place chez lui, un repas riche et convivial et un moment de partage.

Chaque rencontre a été unique et la Vie me surprend de tant de diversité de natures et de personnalités avec tous les parcours individuels et la créativité qui les accompagne.

Chaque jour j'avais à chercher le rythme juste. Et chaque jour le vécu était différent et nouveau. Tantôt bien dans mes pieds, je me sentais juste là dans chacun de mes pas. A d'autres moments, dans la forêt, des arches naturelles m'invitaient à faire un stop. Il y avait silence autour de moi. Mais quel vacarme dans ma tête ! Je cherchais à faire silence en moi. Puis je me remettais en route. Un lien pouvait se créer avec les arbres ; c'est comme s'ils m'accueillaient eux aussi chez eux. Des moments magiques.

J'ai traversé beaucoup de forêts dont la profondeur invite à s'intérioriser. Et lorsque la rencontre se présentait ensuite, l'ouverture et le contact se faisaient d'autant plus simplement.

La traversée de la Franche-Comté a été pour moi une belle aventure de simplicité et de rencontre qui a pu se réaliser grâce à un balisage très facilitant et une excellente qualité de chemin ; et à une solidarité qui a permis que mon sac suive chacune de mes étapes. Le voir posé là à chacune de mes arrivées avait quelque chose de magique aussi.

Merci à chacune et chacun de vous qui avez ainsi rendu possible ma marche sur le chemin de Compostelle.
Merci aussi à mon mari Alexandre qui a organisé cette chaîne avec vous ».

                           Sylviane, une pèlerine aux petites étapes sur le chemin. Octobre 2017

De Gy à Fisterra par le Camino del Norte - octobre 2017
Soeur Bénédicte et Adrian
Que dire de manière synthétique pour une " aventure " qui s'est étalée sur quatre ans ?

Ne minimisez pas votre rôle ... En effet, quand je suis venu vous voir chez vous, Nicole,  pour chercher crédencial et guide de l'AF-CCC, les recommandations données ont été bien utiles. On peut avoir le désir d'aller à Santiago et Fisterra, réalisation d'un voeu fait il y a de nombreuses années (je n'ose pas dire combien mais j'étais ado), enjoliver un peu la chose, mais on se rend compte que la réalité peut être toute autre, du moins pas celle à laquelle on s'attendait. 

Parti de Gy, j'ai d'abord commencé à me perdre au bout de 5 Km. Heureusement en arrivant sur la route en direction de Valoreille, j'ai reconnu la photo qui figure sur le guide et rapidement retrouvé mon chemin !
En outre j'avais choisi Septembre pensant dans ma grade naïveté que le temps serait clément. Mauvaise pioche !
Et puis, les étapes se sont succédées, avec des hauts et des bas ... mais vous connaissez cela.

Anecdote qui est restée gravée dans ma mémoire : la première fois que j'ai mis le poncho, il faisait du vent et je me suis dit qu'en me mettant dans le sens du dit vent, et en envoyant le poncho bien haut, j'arriverais à couvrir mon sac à dos. Aussi tot dit aussi tot fait, et le poncho m'échappe des mains et se retrouve 10 mètres plus loin ! Quelle rigolade ...

En arrivant au Puy, j'ai téléphoné à ma femme en lui disant " je l'ai fait " : instant d'émotion partagée !

Et puis en rentrant chez moi, j'en ai parlé autour de moi et finalement un petit groupe s'est constitué pour continuer, l'année suivante. Emotion à Conques, et amusé par " Le Pénitentier " joué à l'orgue ... La traversée de l'Aubrac sous la neige, et mon tube de crème NOK donné à un pélerin hémiplégique qui faisait le camino avec sa femme sans connaître cette bénédiction pour les pieds. 
Roncevaux et cette impression d'arriver à la fin d'un cycle. La décision prise à la majorité de ne pas prendre le chemin des français mais de repartir d'Irun. Etape difficile pour moi en pays basque qui s'est traduite par une opération de la hanche à l'issue.

Enfin, deux étapes cette année 2017, une en mai, l'autre en septembre (temps couvert, voire pluvieux encore et encore).

Mais Saint Jacques veillait puisque nous sommes arrivés à Compostelle sous un soleil rayonnant, itou pour la montée à Fisterra.
La chance de voir fonctionner le Botafumero au cours de la messe des pèlerins et émerveillement des richesses du musée de la cathédrale.

En résumé : c'est d'abord une aventure intérieure que l'on peut vivre seul ou en partage. Merci à mon Ange Gardien d'avoir été présent tout au long de ce périple.

Admiration pour ceux qui font tout d'une traite, spécialement pour 2 allemandes, l'une rencontrée en arrivant à Marnay au début, et qui comptait arriver à Compostelle mi-décembre, l'autre, jeune, qui marchait en nu-pieds et se prénommait Yvonne parce que son père avait une admiration inconditionnelle pour le Général de Gaulle !!!

Remerciements pour le chirurgien qui m'a posé une prothèse totale de hanche et dont la famille était originaire de Santander.

Un grand merci au Frère Benoît de l'abbaye d'Acey pour son accueil et à l'ensemble de la communauté.

Je suis devenu un spécialiste du poncho et ce n'est pas donné à tout le monde, singulièrement par fort vent !

J'étais déjà allé à Compostelle, mais coup de blues à Fisterra au Km 0,000 en se disant que c'était le terme de l'aventure qui avait duré 4 ans et un peu plus de 2100 Km.

Et enfin, un conseil : si vous hésitez sur le chemin à prendre en Espagne, prenez celui du Nord. C'est dur mais si beau. 

Cela fait un mois maintenant que nous sommes rentrés et petit à petit les souvenirs se classent dans ma mémoire.

Voilà en vrac ce que je pouvais dire " à chaud " ( enfin, à tiède ! ). On s'oriente maintenant vers la via Francigena ou le tro Breiz. A suivre.

Jacques L., Noidans-les-Vesoul

La Via Francigena a fêté les 20 ans du parcours Martigny-Aoste - ...
règlement pèlerin au Grand Saint-Bernard
Ce fut de purs moments de bonheur, la montée de plus de 4 heures (13km) dans la brume, pluie, neige, pas facile et l'apothéose au GSB (St-Bernard de Menthon) pas le bourguignon de Cîteaux. Lieu mythique s'il en est un, toit de la Via Francigena européenne et ses 2470 m où le temps change toutes les 4 h voire moins.
L'accueil du père Raphael Duchoux et de l'ensemble de la communauté du Grand Saint Bernard, super.
La journée a été bien courte pour résumer les 20 ans de la Via Francigena.
Je vous joins le règlement pèlerin du Grand Saint Bernard....(sourire)

Jacques Guy
Article du Nouvelliste suisse - via francigena - 3 septembre 2017
Les 20 ans de la Via Francigena Martigny/Aoste fêtés à l'hospice du Grand Saint Bernard

Impressions jacquaires (2) – Aout 2017 – De Vézelay à Nevers
J'ai repris le Chemin depuis Vézelay vers Nevers. Une marche courte cette année mais des étapes longues ; 120 kms en 4 jours. 

Départ de Vézelay le dimanche après la bénédiction des pèlerins : instant très fort que de s'avancer avec d'autres pèlerins dans le chœur illuminé par la lumière du matin irradiant les vitraux transparents et le vaisseau de pierre claire ; entouré des fraternités monastiques qui en aube blanche chantent d'une voix douce et éthérée "N'aie pas peur ; quoi qu'il arrive Dieu t'aime et t'attend"... Je fonds en larmes, en me disant "ça y est c'est le départ". Départ particulier cette année puisque j'ai choisi cette fois de m'abandonner encore un peu plus à la Providence : dormir là où mes pieds me porteront, une tente dans le sac et me remettre à la bonté et bienveillance des personnes rencontrées. Je ne fus pas déçu. Outre l'accueil à Asquins de Philippe - rencontré lors d'un stage de chant au Puy en Velay, je fus ensuite accueilli chez des habitants lors de pauses lorsque le fardeau se faisait trop lourd.

Première étape de 35 kms jusqu'au village de Thurigny, à contourner la colline de Vézelay entourée de vignobles, arpenter les collines environnantes, plaines et sous-bois. A Asnois je m'arrête quelques instants à Saint Loup hors les murs, église romane du 12ème. Le portail est bas et étroit contrairement à la charpente et toiture massives. Les voûtes sont basses, la pierre claire. L'église est entourée d'un cimetière aux tombes enherbées entretenues par une équipe de bénévoles motivés. Deuxième étape le lendemain jusque Arbourse - et non Chateauneuf Val de Bargis comme l'indiquait mon topoguide : sur la fin du chemin je me laisse guider par un panneau annonçant un refuge jacquaire dans ce village d'Arbourse. Bien m'en a pris : la météo que je n'avais pas consulté annonçait un orage... qui vint tambouriner avec fracas aux huis du refuge en pleine nuit. Dans celui-ci, je rencontrais un marcheur fraichement retraité, ancien employé et syndiqué chez Safran, Jean-Louis. Avec l'œil et la gouaille rieuses de mon oncle Denis, la moustache en plus et la barbe en moins, on s'entend vite bien. Nous marcherons ensemble jusque Nevers. 

L'étape le lendemain jusqu'à la Charité sur Loire fut sous l'orage menaçant et la pluie drue. Nous traversâmes l'importante forêt domaniale des Bertranges (7600 ha) propriété naguère du couvent des Bénédictins de la Charité qui passa sous domaine royal en 1669 ; ses bois alimentent en partie l'industrie du meuble et la fabrique de merrains pour la tonnellerie. Ni la rectitude ni la monotonie des allées n'entamèrent notre entrain et nous arrivâmes à La Charité en début d'après-midi. Les rives sablonneuses du camping de la Loire accueillirent mollement et sans enthousiasme marqué les piquets de nos tentes avant que nous allâmes trainer nos guêtres dans le centre-ville. Pauvres hères à La Charité, nous allâmes rincer nos yeux de la hauteur majestueuse des voûtes de l'abbaye Sainte Croix Notre Dame. Bâtie par Hugues de Cluny en 1059 elle fut avec l'abbaye de Cluny au XIIe la plus importante église de France, il n'en reste malheureusement que le chœur.

Quatrième et dernière étape le lendemain vers Nevers, sans doute la plus éprouvante par sa longueur (36 kms) et la chaleur suffocante. A midi Jean-Louis et moi déjeunâmes sur le parvis de l'église romane Saint Jean Baptiste à Parrigny-les Vaux puis à l'ombre d'un platane avant d'aller quérir de l'eau chez une habitante proche. Nevers fut une étape courte mais très instructive : ne pas manquer l'église Sainte Bernadette du Banlay, seul exemple d'architecture oblique de l'architecte Claude Parent. Sa double coque de ciment gris, les vitraux aux couleurs chaudes, le tabernacle en pierre de lave d'Auvergne, procurent une intériorité sereine. Autre lieu mais même impression dans la cathédrale Saint-Cyr et Sainte Julitte reconstruite après la seconde guerre mondiale. Le chœur roman de cette église - qui compte un deuxième chœur comme la cathédrale de Besançon - comporte une fresque d'un Christ en majesté dans sa mandorle.
Pour finir, je régalai mes yeux de la finesse des faïences de Nevers célébrant l'art et le savoir-faire des cuiseurs de terres et alchimistes des oxydes métalliques... Plus en intériorité mais un lieu débordant d'énergie spirituelle, le couvent des sœurs de la Charité où Bernadette Soubirou vécut la dernière partie de sa vie. Les fidèles peuvent se recueillir devant son corps "préservé de toute détérioration" tel qu'attesté par les médecins à sa mort. Son corps a néanmoins depuis été enduit délicatement de cire pour éviter le noircissement du temps. 

Antoine Huriet 
 

La via francigena inaugurée en Haute-Marne, de Maranville à Cirfo...
Samedi 3 juin 2017, de nombreuses fées s’étaient penchées sur la via Francigena pour baptiser le tronçon Maranville/Cirfontaines-en Azois. Autour des fonds baptismaux, entre autres, la Fédération Française de randonnée Champagne/Ardennes, l’Office de Tourisme et la communauté de communes des Trois Forêts, les maires des communes concernées, dont Marie-Claude Lavocat, maire de Chateauvillain qui abrite un gîte romieu bien équipé. A 9 h, les participants se sont retrouvés à la salle des Fêtes de Maranville, où, après une agréable collation, l’assistance a écouté Danielle Bertrand conter l’histoire de l’Archiconfrérie Saint-Joseph. Trois pas plus loin, l’évêque de Langres, Monseigneur Joseph de Metz-Noblat, entouré des notables du village, dévoilait la plaque du pèlerin sur l’église avant que les participants visitent l’édifice religieux. Sous un soleil brûlant, un bon groupe de marcheurs s’est mis en route pour une longue et chaude montée afin de rejoindre la Via Francigena qui, en forêt, l’a mené à Cirfontaines-en-Azois. Là, une nouvelle plaque du pèlerin fut encore dévoilée sous les applaudissements. Monseigneur Metz-Noblat fit valoir, dans un discours consensuel, la dimension spirituelle du pèlerinage qui conduisit, en 990, l’évêque de Cantorbery, Sigéric, jusqu’à Rome, dimension qui doit perdurer chez les pèlerins et marcheurs actuels. Le secrétaire de « Spiritualitas in Francigenam », lui, s’est plus attaché à préciser les aspects pratiques, voire commerciaux et touristiques de la nouvelle association. Une chorale ambitieuse apporta la note musicale à la manifestation. C’est sous des abris de toile protégeant du soleil que se déroula le repas préparé par des bénévoles du village. Les membres de l’ACCR-BFC venus en nombre, le secrétaire de la fédération française de la Via Francigena (FFVF), Jacques Guy, et deux représentants de l’Af-ccc, Daniel et Nicole, ont partagé dans la bonne humeur la même table autour des frites, saucisses, jambon servis en abondance. La grande chaleur fit place à de gros nuages gris. Sans gêner personne, le repas était terminé et chacun pouvait repartir chez soi, content du bon moment passé ensemble. 

Nicole Blivet
Photos Daniel et Nicole Blivet

 

Un week-end à Champlitte sur la Via francigena - 13 et 14 mai 201...
C’est un week-end de rencontre sur la via Francigena, haut en couleurs, riche en découvertes,  que nous ont proposé, samedi et dimanche 13 et 14 mai, nos amis de l’Association des Chemins de Compostelle et de Rome - Bourgogne/Franche-Comté (ACCR-BFC). Raison de plus pour avoir coché dès le début de cette nouvelle année ce week-end sur nos agendas : entretenir de bonnes relations avec les autres associations jacquaires et romieuses régionales voire françaises et européennes.

C’est à Champlitte, en Haute-Saône, place forte du comté de Bourgogne du XIIIè au XVIIè siècle, aujourd’hui tête de pont en France de l’Association européenne des Vie Francigene (AEVF), aux confins de la Côte d’Or, aux marches de trois provinces, la Bourgogne, la Comté et la Champagne, que nous nous rassemblons. Les dieux du ciel sont cléments.

Samedi, la journée fut déjà bien remplie : mise en jambes sur le sentier d’interprétation des « Pierres sèches », visite du musée départemental des arts et traditions populaires, puis du musée départemental des arts et techniques et visite d’une cave vigneronne, suivies du dîner au restaurant « Henri IV ». La nuit au gîte de groupe de Champlitte a permis aux participants de récupérer de cette belle journée. 

Dimanche, sous l’égide de Jacques, nous partons à la découverte de ce petit village typique doté du label «Petites cités Comtoises de Caractère». Ce village pittoresque au cœur de sites d’exception encerclé de vignes suscite l’émerveillement du visiteur avec une architecture remarquable et son atmosphère particulière. Nous découvrons le château classé monument historique en 1909. Ce château, d’abord forteresse puis résidence, était un siège de pouvoir situé à la limite du Duché et du Comté de Bourgogne. Nous admirons son architecture et comprenons son histoire. A travers cette visite guidée, nous découvrons les autres richesses patrimoniales locales, l’église collégiale Saint-Christophe avec sa nef romane, sa cuve baptismale et son beffroi du XVème, le couvent et cloître des Augustins, la maison «espagnole », la tour Charles Quint etc... Il fait bon flâner dans ce village qui, à sa façon, a conservé de beaux témoignages de son riche passé, grâce aux bénévoles de l’association «les Amis de Champlitte la Ville» qui œuvrent depuis de nombreuses années à l’entretien, à la sauvegarde et à la mise en valeur du patrimoine de proximité, qu’il s’agisse des calvaires, de la fontaine, de l’église… 

En fin de matinée, quelques gouttes tentent de nous démotiver, mais non, ça ne durera que quelques minutes. Il est un peu plus de midi lorsque nous arrivons au gîte de Champlitte. Un buffet comtois nous attend et nous apprécions ce délicieux moment de partage, copieux et convivial. 

13 h 30 : randonnée d’une douzaine de kilomètres en direction de la Pâturie et du Prélot.
Champlitte est également une terre de vigne avec plus de 35 hectares cultivés, mais le patrimoine naturel n’est pas en reste avec les "pelouses sèches", véritables réserves protégées pour la faune et la flore (orchidées sauvages, anémones pulsatiles), présente Martine, notre guide pour l’après-midi.
Ce circuit est bien plaisant avec, au départ, la traversée de Champlitte par les vieilles rues. La campagne environnante est agréable, les paysages doux et apaisants. Entre pierre et vigne, le sentier des pierres sèches raconte l’histoire de la vigne à Champlitte et la manière dont l’homme a façonné ce paysage calcaire. Nous écoutons le grillon champêtre chanter, les beaux jours sont de retour ! Au fil de notre promenade, nous apercevons des orchidées sauvages (Ophrys Abeille), nous cheminons au milieu de clos, murgers et jardins. C’est une petite randonnée bien sympathique dans les vignes et le patrimoine franc-comtois malgré un défaut de balisage au niveau des vignes après la Pâturie.
A 18 heures, ce sont les adieux, nous remercions nos amis bourguignons, les organisateurs, pour cette belle journée de rencontre. Sur le chemin de retour, nous nous extasions devant une exposition de peintures « La Via Francigena en aquarelles » une symphonie de couleurs, d’une authenticité remarquable en présence de l’artiste Janina Veit Teuten .

Jeanne Sanchez
photos Nicole Blivet
 

La marche « Pas à pas » sur la via Francigena - 1er avril 2017
Non, ce n’était pas un poisson d’avril ! Tout débute dans l’après-midi du samedi 1er avril 2017.  Pour la 6e année consécutive, 350 marcheurs dont une bonne délégation de l'af-ccc avaient répondu présents à la marche dite « Pas à pas » reliant Bucey-lès-Gy à Étuz via Montboillon (13,5 km) sur la Via Francigena (GR 145) trait d’union entre différents pays d’Europe, organisée conjointement par l’Association des Chemins de Compostelle et de Rome en Bourgogne-Franche-Comté, la commune de Bucey-les-Gy et le Comité Départemental de Randonnée Pédestre de la Haute-Saône en partenariat avec les localités traversées.

● Bucey-lès-Gy est à l’honneur, le top départ y est donné à 13 h 30.
Le cortège est encadré par les bénévoles de l’Association des Chemins de Compostelle et de Rome (ACCR BFC), la nature a rangé son manteau de pluie, pour revêtir ses habits de printemps, les heures s’affolent, leur ramage se vêt d’odeurs de printemps à foison, le ciel est tout de même boudeur mais qu’importe, les discussions se cristallisent dans la joie de se retrouver. Nous admirons cette petite cité de caractère, son vieux lavoir, projet de Jean Claude Disqueux, architecte du premier empire en 1806 réalisé en 1827 par l’architecte bisontin Louis Moreau inspiré par les plans en croix grecque de son confrère. La bâtisse est construite en pierre calcaire finement moulurée. L’édifice fut inscrit à l'inventaire des monuments historiques en 1980. Les maisons vigneronnes dominent dans le village, elles sont bien souvent mitoyennes avec une cour fermée et un portail sur rue. Nous empruntons un chemin bordé de murgers alternant harmonieusement montées et descentes et offrant des points de vue superbes puis un sentier forestier. La forêt s'était parée de toutes ses nuances de vert tendre, les oiseaux sautent, vrillent, volent en chantant une ode à la nature et au printemps, nous marquons une halte devant la croix Grisot pour rendre hommage à ce garde forestier nommé Grisot qui fut assassiné à cet endroit - sans doute vers la fin du XVIIIe siècle - par un contrebandier. Nous saluons une forte délégation italienne, parmi les marcheurs, des Suisses du canton de Vaud et puis des Belges et des Allemands puis enfin la surprise tant attendue, un petit orchestre "Mélody Maker" avec son accordéoniste qui nous joue quelques morceaux de musique enjoués. Le public reprend en cœur un hymne italien « Bella chaou » et quelques couples se mettent à danser au milieu des hêtres et des chênes. Quelle belle ambiance ! Nous reprenons tous en cœur le refrain, comme à la recherche du bonheur : « Paname, paname, paname la,la,la,la... » l’allégresse inonde les cœurs, les yeux pétillent, les appareils photos immortalisent ces instants magiques. Dans un joyeux tumulte, nous repartons d’un pas léger, nous arrivons à Montboillon. L'association du village s’est dévouée pour offrir boissons et gâteaux confectionnés pour certains par les villageois, à tous les marcheurs. Le cortège repart, à la frontière entre les deux territoires des communes de Montboillon et d’Étuz. Le maire transmet alors le bourdon, bâton du pèlerin, à son homologue qu’il a reçu lui-même du maire de l’année précédente.

● À Étuz, sur la place du village nous sommes accueillis par les organisateurs, c’est un petit air de vacances, plusieurs producteurs du Pays des 7 Rivières nous vantent leurs produits de qualité, les maraîchers bio cultivent une grande variété de légumes et de fraises, la pause fromagère avec la vente de fromages, l'élevage de la Louvière avec celles de poulets, dindes, canards, pintades, Richard au cœur de miel, apiculteur qui récolte le miel, et élabore des pains d'épices, des savons, des bonbons… Les conversations se poursuivent amicalement autour du verre de l’amitié et de délicieux gâteaux puis viennent ensuite les discours des organisateurs. Pour les plus vaillants, visite de la chapelle Sainte Anne du XVe siècle, un concert improvisé par quelques membres de la chorale du secteur Vox Romana et le soir à 19h à la salle des fêtes repas pour ceux qui se sont inscrits. La marche dite « Pas à pas », sur la via Francigena restera sûrement dans nos mémoires.

Jeanne Sanchez
Photos : Philippe Roy
 

Alain Humbert et son blog sur le camino del Norte

Alain Humbert, adhérent de longue date à notre association,  a raconté le « camino del Norte » qu’il a parcouru en 2015 et 2016 dans son blog :

http://moncaminonorte.blogspot.fr


Vous partagerez avec Alain les découvertes, les photos, les réflexions inspirées par sa marche. Vous trouverez également ses poèmes. Vous pourrez aussi vous procurer le livre qu’il a écrit suite à son chemin du Puy-en-Velay à Compostelle « Compostelle, vous en pensez-quoi ? »


Voici déjà un petit avant-goût d’une journée sur le camino del Norte :

Dimanche 13 septembre : Laredo > Guemes  (33  km)

Quittant mon hébergement je retrouve Gérard, le pèlerin de Lyon, qui hier s’est arrêté à Liendo, le dernier village avant Laredo. Comme moi il a prévu de rejoindre Guemes et nous allons donc parcourir l’essentiel de l’étape ensemble. Au départ le chemin suit la plage sur environ 5 km pour rejoindre l’estuaire de l’Ason. Le premier pont pour franchir le rio est situé très en amont et nous obligerait à faire un grand détour alors, une fois de plus, c’est avec "la barca" que nous traversons et gagnons Santoña sur la rive opposée.

C’est une vieille cité maritime et son emplacement sur la côte en a fait une place stratégique sur le plan militaire ; trois forts y ont été édifiés pour en assurer sa défense. Sur le plan économique la ville a acquis une renommée internationale par ses conserveries d’anchois et de thon. Nous quittons la ville en longeant le pénitencier El Dueso ; un établissement impressionnant avec de hauts murs d’enceinte surmontés de rouleaux de fils barbelés pour décourager ceux qui pensent pouvoir se faire la belle. Quelques kilomètres plus loin il faut escalader une colline pour passer d’une plage à l’autre. Le sentier est abrupt, sans aucun garde-corps pour nous protéger du vide, et ici, le moindre faux-pas serait fatal. Je chasse cette pensée de mon esprit et poursuit cette marche à flanc de coteaux, me gardant bien de regarder le précipice.  Gérard marche devant d’un bon pas et ne semble pas ressentir le même trac que moi par rapport à la situation. Nous parvenons enfin au  sommet et prenons le temps d’admirer le paysage. D’ici la vue est fantastique : à notre droite, tout en bas, la plage de Santoña que nous venons tout juste de quitter et à notre gauche une immense plage fermée à son extrémité par le village de Noja. C’est là que j’ai prévu de déjeuner mais pour y parvenir il faut descendre l’autre flanc de la colline, heureusement un peu moins abrupt,  et longer l’océan sur plusieurs kilomètres. Gérard m’abandonne pour casser la croûte un peu en amont du village, à hauteur de l’Ermita San Nicolas. Je le retrouverai en milieu d’après-midi et nous terminerons l’étape ensemble.

Noja est une autre belle petite cité balnéaire de la côte Atlantique et en ce jour de dimanche y règne une grande animation. La messe s’achève, le curé vient de libérer ses ouailles qui se dirigent pour la plupart vers les terrasses de bistrot pour y prendre l’apéro. C’est également pour moi le moment de faire une pause, le temps de déguster mon bocadillo accompagné d’une « cerveza ». Quelques pèlerins passent devant le bar dont cet Américain de l’Orégon que j’avais rencontré hier et qui est incapable de prononcer le moindre mot de Français ou d’Espagnol. On constate que l’on revoit toujours les mêmes visages sur le chemin, ce qui à la réflexion paraît assez compréhensible étant donné que chacun fait les mêmes étapes ou presque. C’est agréable dans le sens où l’on retrouve des connaissances mais ça peut être ennuyeux si on cherche à créer de nouveaux liens. En pareil cas la solution consiste tout simplement à faire une pause d’un jour pour « accrocher » le peloton suivant et ce sera autant de nouveaux visages à découvrir.

 

Ce matin lors de la traversée du Rio, le temps était frais et accompagné d’un léger crachin mais depuis quelques heures le soleil et la chaleur se sont imposés, transformant complètement le paysage. Reprenant ma marche je suis dépassé par 4 jeunes filles qui avancent d’un bon pas. Il faut dire qu’elles ne portent pas de sac et qu’elles ont pour seul bagage une bouteille d’eau en bandoulière. Après le rituel des présentations, trois d’entre elles poursuivent à leur cadence et la 4ème chemine avec moi sur quelques kilomètres. Elle se prénomme Audrey. Elle m’explique qu’elles sont  toutes quatre Irlandaises  et  venues passer 5 jours sur le Camino. Aujourd’hui dans tous les pays, les agences de voyages proposent des séjours sur le Chemin au même titre qu’elles proposent un séjour aux Baléares ou aux îles Canaries.  Venant de Dublin, elles ont atterri à Bilbao et vont rejoindre Santander avant de regagner l’Irlande...".

La suite sur le blog  d’Alain : http://moncaminonorte.blogspot.fr


Témoignage "rencontre et partage" - Annie - janvier 2017
Lors du week-end "rencontre et partage" organisé par l'af-ccc les 14 et 15 janvier 2017 à l'abbaye Saint-Colomban à Luxeuil, le public présent a apprécié, a vibré, a été ému à l'écoute de témoignages sensibles. Voici celui d'Annie.
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En 2015, Annie Carisey est allée à pied avec son mari, Gérard, à Santiago, Fisterra, Muxia, en partant de son domicile, Dambenois (25).  Voici son texte : 

"Quelques petits mots afin de vous faire partager cette folle expérience. Je voulais partager avec vous nos sentiments, nos ressentis, brièvement.

Nous avons eu la chance de débuter ce chemin au printemps, symbole de renaissance, de renouveau, moment privilégié où la nature s’éveille. Nous avons traversé tant de contrées, de paysages, admiré tant de sites, ceci permis grâce à la lenteur du pas. Ces moments nous ont rempli l’âme et nourri.  Et que dire de toutes ces rencontres ? Tous ces pèlerins tendus vers un seul et même but portant en eux tant de volonté, de souffrances, d’espoir et dédiant cette longue marche soit à une sœur malade, à une grand maman handicapée, à un enfant, à des proches, à des amis. Combien de prières ont accompagné cette équipée, combien de cierges brûlés pour que la prière continue au cœur des églises par le biais de cette petite flamme vacillante, combien de vœux fervents ont abrité ces édifices, je ne saurais le dire mais le ressenti est si fort au contact de tous ces pèlerins. Les petits arrêts dans la fraicheur des églises où la lumière est si douce, où l’on peut se poser quelques minutes, se ressourcer, laisser quelques prières pour accompagner tous ceux que l’on aime et illuminer l’avenir. Nous avons été très entourés tant au niveau des visites sur place, que par les appels téléphoniques, les mails, cette chaine d’amitié nous a portés, surtout quand le découragement pointait le bout de son nez, que les douleurs se faisaient ressentir de façon trop vive ; le nez dans le guidon nous avancions.

Trois mois, c’est court dans une vie, mais long à la fois dans la coupure avec les êtres aimés. Ce qui nous aura le plus marqué au long de ce camino c’est cette liberté d’aller devant nous, dans des paysages superbes et surtout la rencontre de l’autre où les différences sociales sont abolies, où le tutoiement est de rigueur, tout naturellement, et le bonheur non feint de se retrouver au détour du chemin. Quelle joie d’avoir ouvert les yeux sur tant d’humanité. La communion entre les pèlerins est forte et lorsque l’un d’eux souffre, les autres voudraient partager. 

Je garderai au cœur nombre d’entre eux, en particulier ce papa Mexicain qui avait tant de peine à marcher et sa fille aux yeux noirs, tous deux avec le sourire, toujours !

Cet Américain sourd, muni d’un appareil intra tympanique et pratiquement non voyant. Il voulait faire ce chemin pendant que ses yeux lui renvoyaient une faible image des beautés de ce monde.

Ma petite Lituanienne de dix ans aux yeux si clairs, avançant confiante, la main dans celle de sa maman, ce petit cabri sautillant, glanant çà et là au passage une fleur, une herbe, et dans mon dos je l’entendais chanter, tout en parlant un français impeccable, Philomèna, petit elfe joyeux je te garderai bien au chaud dans mon cœur.

Tous ces êtres boitillants, tordus, souffrants mais jamais n’abandonnant. Je suis étonnée aussi par le nombres de nationalités qui peuplent ce camino : les petites Japonaises, seules, avec la barrière de l’écriture, de la langue, emmitouflées pour garder la peau blanche alors que le soleil est au zénith, un gros appareil photo à la main, lourd sûrement en  fin de journée, mais souhaitant toujours, avec ce petit hochement de tête caractéristique aux asiatiques : "Buen camino", avec le sourire en prime. Quelle leçon de vie sur ce chemin, quelle merveilleuse expérience, quelle façon aussi de se tester et de se rendre compte que nous avons besoin de si peu pour vivre et être heureux. Et de se rendre compte aussi que, par la force de la volonté, on peut transcender la douleur et continuer à avancer. Le corps humain est vraiment une machine merveilleuse !

Le camino est une expérience unique, car durant de longs mois vous habitez le chemin, mais il vous habite également, il vous fait souffrir, il vous maltraite, il vous teste, mais il vous nourrit. Il est dit que pour faire le chemin il faut 20% de physique et 80% de mental. Lorsque, chaque matin, il faut à nouveau charger ce sac qui vous brise les épaules, monter, descendre, avaler les kilomètres, taire la douleur des pieds, des jambes, du dos, appuyer sur les bâtons dont le tac tac tac vous martèle les oreilles, vous vous mettez en mode zombie et vous rêvez d’un bon matelas. Sur ce chemin on redevient un peu l’enfant enfui, avec ses besoins primaires : boire, manger, dormir et dans l’attente de ce que demain va vous offrir ; les émotions, les joies l’emportent toujours sur le négatif, c’est l’essence du chemin.

Je ne vous parle pas de l’arrivée à Santiago lorsque, descendant la rue, on aperçoit au loin une des flèches de la cathédrale Saint-Jacques. Une vague vous envahit, on essaie de contenir l’émotion. Puis arrive le dos de l’édifice que l’on doit contourner pour arriver sur le parvis, c’est alors que la digue cède et que le moment tant attendu est savouré, les larmes coulent, on voudrait retenir le temps, longtemps, puis vous êtes emportés : photos, joies, larmes, rires, tout se mêle et tout s’emmêle !

De là-haut, dans sa niche de pierre, Saint-Jacques, qui a veillé lui aussi sur nous, contemple cette foule joyeuse et recueillie à la fois, sous ce ciel devenu si bleu. L’aboutissement de tous ces pas, de tous ces chemins parcourus, de tous ces mois passés est là devant nous, radieux, c’est vraiment Santiago.

Merci la vie, merci à vous d’être là aujourd’hui pour partager ce grand moment avec nous.



Témoignage "rencontre et partage" - Gabriel - janvier 2017

Lors du week-end "rencontre et partage" organisé par l'Af-ccc les 14 et 15 janvier 2017 à l'abbaye Saint-Colomban à Luxeuil, le public présent a apprécié, a vibré, a été ému à l'écoute de témoignages sensibles. Voici celui de Gabriel, en complément de son exposition de photos "Maravillas del Camino".


La marche vers Compostelle : un massage de l’âme ?

Le but de mon intervention n’est pas de vous raconter mon pèlerinage, que j’ai terminé en 2014, mais d’essayer de mettre en mots ce qu’il en reste avec l’épreuve du temps et après la décantation inévitable du vécu…

1 - Un travail qui s’opère en moi 

Marcher sur les chemins jacquaires, c’est accepter de sortir des sentiers battus comme le rappelle le bandeau en exergue du portail de notre site internet de l’Af-ccc. C’est aussi poser un acte intérieur, prendre une décision. Quand je suis parti, j’étais incapable de m’imaginer ce que serait le but, la destination. Il suffisait de penser au nombre de kms à parcourir pour perdre toute prétention à envisager mentalement la fin du pèlerinage.  Je me doutais bien que j’allais arpenter un itinéraire à l’horizontale, d’un point A vers un point B, sans trop me douter qu’allait commencer en moi un creusement en profondeur, à la verticale, à l’image d’un puits que l’on fore peu à peu ! Le fait de vivre au rythme du soleil, d’être en permanence au contact de la terre, avec des temps de silence, d’émerveillement et de rencontres m’a permis de fréquenter un peu plus cet être en moi qui a un lien avec le cosmique et l’universel. Je croyais que je me dirigeais vers les reliques d’un Saint, en fait, je marchais vers ce qu’il y a de plus vivant en moi ! Quel cadeau de se découvrir en capacité d’émettre une parole de consolation, un geste de solidarité ou simplement un silence de compassion… Paradoxalement, plus je m’éloignais géographiquement, plus je me rapprochais de moi ! Comme s’il fallait quitter le confort de sa maison pour découvrir sa véritable demeure…


2 - Marcher : une expérience de la Providence 

Marcher vers Compostelle, c’est aussi s’exposer à une forme d’inconnus, d’imprévisibles. S’il m’a paru évident que marcher favorise les intuitions et les inspirations qui montent du cœur, force est de constater que beaucoup d’autres « messages »  me sont parvenus de l’extérieur, par les pèlerins côtoyés ou  par le biais d’étranges synchronicités ! Tous ces petits signes qui finissent par vous faire douter de l’existence du hasard… Il m’est arrivé d’avoir la conviction intime que j’attirais à moi des informations, des confirmations, des réponses à certaines questions. Et puis cette question lancinante : qu’est-ce qui me pousse à faire ce chemin, qu’est-ce qui m’attire ? D’où me vient cette envie d’aller jusqu’au bout ? Comme si j’étais attiré par un aimant invisible. La réponse est peut-être dans le mot même : l’aimant est d’abord un objet magnétique doté d’une force d’attraction,  mais c’est aussi le Participe présent du verbe aimer

3 - Petit aperçu de grands moments 

Permettez-moi de terminer mon propos par l’évocation de quelques souvenirs qui viennent illustrer ce que je viens d’essayer de mettre en mots sur la magie de l’Esprit du Chemin :

C’était un dimanche matin pluvieux. Suite à une erreur d’appréciation du kilométrage, nous arrivons à Nasbinals beaucoup plus tôt que prévu, juste au moment où les cloches sonnent, alors que nous n’avions rien programmé.  Nous entrons rapidement dans l’église pour assister à l’Office : en sortant, nous découvrons que, dans la hâte, nous nous étions assis juste sous la statue d’un certain Saint-Jacques…

Dans une montée forestière un peu rude, dans le secteur de Conques je crois, une pèlerine inconnue me double et m’offre un trèfle à quatre feuilles dans un grand sourire avec cette parole laconique « C’est pour vous ! »…

Comment oublier ce passage dans la petite chapelle romane de Saint-Sernin, entre Lauzerte et Moissac : où nous avons été saisis par ce silence impressionnant qui cloue sur place et, cerise sur le gâteau : nous allions sortir quand un couple de pèlerins allemands est entré et a entonné un chant sacré qui vous traverse de la tête aux pieds. Dans ces moments-là, plus rien d’autre n’a d’importance…

A Orthez, dans une boucherie où nous voulions acheter un sandwich, le patron, se doutant de notre destination, nous offre le jambon et nous demande de prier pour lui à Compostelle…

A Pamplona, nous aurions aimé entrer dans le «  Centre universitaire d’études jacobéennes », fermé à l’heure de notre passage, mais nous tombons sur le gardien qui est allé déranger son collègue à l’accueil pour que nous puissions repartir avec le tampon du Centre. Détail ? Peut-être, mais ça fait chaud au cœur !

Et que dire de la rencontre avec Sofia, hospitalière à la « Albergue de la Encomienda » de l’Ordre de Malte à Cizur Menor. Sachant que je représentais une association jacquaire, elle se fait une joie de me remettre pour vous une poignée de pièces d’un centime d’euro à l’effigie de la Cathédrale de Santiago, pièces flambant neuves qu’elle était allé chercher à Madrid quelques jours avant…

Et je ne m’attarderai pas sur ces lieux chargés où les mots manquent pour en parler : la descente des escaliers de la cathédrale du Puy-en-Velay, premiers pas posés sur le Chemin. Je pense aussi aux sculptures métalliques de l’Alto del Perdon, là où le Chemin du vent croise celui des étoiles, au tympan de la basilique de Conques, à la statue de la Vierge de Biakorri, en arrivant au Col de Roncevaux, à l’arrivée sur la Praza do obradoiro, place principale de Saint-Jacques de Compostelle…


Voici pour conclure un extrait du poème du Père Jesus Calvo que beaucoup d’entre vous connaissent :


« Pèlerin, qui t’appelle ?
Quelle est cette force obscure qui t’attire ?
Mais la voix qui, moi, m’appelle,
Je la ressens au plus profond !
La force qui, moi, me pousse,
La force, qui, moi, m’attire
Je ne sais même pas l’expliquer !
Seul, celui d’en haut le sait ! »


Gabriel Vielle 


De Santiago à Rome : pour une synthèse des chemins de pèlerinage ...

Philippe Roy nous livre le récit de sa très longue marche (68 jours et 2924 km !) de Santiago de Compostela à Rome, accomplie du 10 mai au 17 juillet 2016. Il nous présente ici son projet. Il faut ensuite suivre son cheminement au travers des textes et nombreuses photos à découvrir dans les documents pdf ci-dessous.

« Après avoir cheminé de la Vèze à Fisterra et de Canterbury à Rome – entre autres chemins de pèlerinage -, j’avais en projet depuis quelques années et mes recherches sur la Via Francigena de rallier les deux grandes villes de pèlerinage de l’Occident Chrétien Médiéval : aller de Saint Jacques de Compostelle à Rome, un projet de longue haleine, mais qui me motivait d’autant plus que j’avais rencontré lors de mon périple francigène au bord du lac de Bolsena un Espagnol qui venait de Santiago.


J’avais nommé ce projet "la Via Francigena Española", vocable que j’avais trouvé sur le site de l’Association Espagnole idoine et qui m’apparaissait des plus logiques pour un Espagnol romieux. Au fur et à mesure de mes rencontres, la notion de synthèse s’est précisée : peu de gens font ce chemin encore, mais quand même, j’ai croisé dans les trois pays traversés des Espagnols et des Italiens venant de Rome et se rendant à Santiago : dans un sens, on parle de chemins jacquaires et dans l’autre de Voie de Rome, le terme Via Francigena caractérisant de manière plus restrictive le chemin de l’archevêque Sigéric de Canterbury à Rome.


La préparation du projet m’a permis de découvrir que je n’emprunterais pas moins de six chemins répertoriés : le Camino de Santiago (ou Francés pour nous autres de France), le Camino Aragonés de Puente la Reina au Col du Somport, le chemin d’Arles du Somport à Arles, la Via Aurélia d’Arles à Menton, la Via della Costa en Ligurie entre Menton et Sarzana, et la Via Francigena venant du Nord entre Sarzana et Rome.


J’avais une option à choisir : dans quel sens cheminer ? Vers Santiago ou Rome ? Finalement, mes idées préconçues basées sur mon expérience l’ont emporté : je décidai de partir de Santiago. Pourquoi ? Il fallait cheminer de toute façon sur une bonne partie du chemin "a contrapelo" (à rebrousse-poils) et il me semblait que ma bonne connaissance du Camino Francés me faciliterait la tâche ; en France, les GR que je pratique depuis longtemps sont réputés lisibles dans les deux sens, donc ne posant aucun problème. Seule la Via della Costa pouvait être problématique, puisque décrite dans le sens de Rome avec un seul topoguide existant rédigé en italien. La Via Francigena, quant à elle, étant bien connue du pèlerin en Toscane et dans le Latium, j’optai pour ce que je pensais le plus aisé : dans le sens  Vintimille – Rome, et donc en plus général de Santiago à la Ville Eternelle.


Je décidai également de n’emmener en tout et pour tout que le Miam Miam Dodo de Saint Jacques à Arles, me basant sur un supposé excellent balisage. Pour la Via Aurélia, je partais avec le descriptif de l’Association Jacquaire de PACA, pensant que mes capacités à lire le français à l’envers suffiraient, puisque le descriptif va de Menton à Arles. Pour la Via della Costa, le guide de Monica d’Atti en italien me promettait une randonnée des plus simples en terme de repérage. Pour le dernier tronçon de la Via Francigena, mon expérience antérieure malheureuse avec un guide français que je ne nommerai pas, m’avait amené à acquérir un guide allemand offrant toute garantie de ne pas perdre le chemin. C’est que sur presque 3000 km de chemins, les occasions de diversions peuvent être nombreuses ! »

1 - Avec Philippe Roy sur le Camino francès, de Santiago à Obanos
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2 - Sur le camino Aragones, d'Obanos au col du Somport
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3 - Sur la voie d'Arles, du col du Somport à Arles
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4 - Sur la Via Aurélia, d'Arles à Menton
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5 - Sur la via della Costa, de la frontière italienne et Ventimiglia à la Toscane
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6 - Sur la Via Francigena, de la Toscane à Rome
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Impressions jacquaires - Août 2016

10 jours de marche, seul, du 3 au 12 août 2016 entre Besançon et Vézelay à travers le "chemin des Hongrois". Les raisons d'entamer cette marche se sont clarifiées progressivement. Surmonter ses propres peurs, se considérer avec bienveillance, s'ouvrir à l'imprévu, aux autres, se faire et faire confiance. Lâcher derrière soi les poids du passé. En un mot : devenir soi-même.

À l'arrivée, Vézelay et sa basilique Sainte-Marie Madeleine dont le chemin de lumière éclaire le pèlerin, fortifie le croyant, émerveille le visiteur. L'édifice roman est un livre de pierre qui tourne ses pages en fonction de la course de la lumière solaire pendant l'année : admirable science transmise par la tradition des maîtres bâtisseurs, qui connaissaient les règles de la proportion, le nombre d'or.

Entre, tant de choses m'ont ravi : guetter l'arrivée d'un TGV et enjamber un pont (sentir le décalage entre la marche lente et le train plus que rapide), se reposer au bord d'un petit cours d'eau rafraichissant dans lequel se baignent des canards à Til-Châtel, tenir bon malgré le souffle court dans les montées raides de Flavigny et de Vézelay, se frayer un chemin parmi les ronces bordant le cours d'eau au fond du vallon de Tharoiseau, visiter avec émerveillement et le coeur serein les charmantes églises romanes d'Autrey-les-Gray ou Moloy... Remonter le cours du temps, le temps d'une nuit, au château fortifié de Rosières...Surprendre un combat de cerfs dans une forêt entre Chanceaux et Flavigny. Pénétrer le silence des forêts, arpenter les sentiers dans la chaleur du midi, apprécier la lumière ascendante au petit matin....

Sans oublier, surtout, les personnes qui se sont rendues disponibles pour un renseignement, un peu d'eau, du chocolat, du café, de la salade ou des tomates. Un sourire, un regard, parfois interrogateur, toujours bienveillant.

Que retenir de ce chemin en substance ? Inutile d'en faire un journal de bord, long, trop précis : les souvenirs, impressions restent gravés dans la mémoire à long terme, et écrire ne traduira jamais fidèlement cet état.

Cheminer m'a conforté dans l'idée selon laquelle "à chacun selon sa vérité" : tout comme chaque marcheur a son propre rythme de pas, chacun a ses raisons de faire le chemin: religieuses, spirituelles ou sportives... Marcher seul le jour offre un surplus de disponibilité le soir lorsqu'on est accueilli, comme si la solitude offrait davantage le désir de la relation.

Marcher c'est prendre le parti du pas lent rythmé, souple, qui permet d'aller loin sans s'épuiser rapidement. C'est expérimenter la liberté : plus de feux rouges, de sens interdits, de routes, juste le sentier, l'horizon. C'est se relier à la nature – et à sa propre nature : mettre à fleur les sens, les émotions. En somme, vivre c'est être en marche ; marcher, c'est vivre à un autre rythme.

Antoine Huriet - Besançon


 

De Pont-de-Roide à Cluny au printemps 2016

Notre projet est de rallier Saint-Jacques en deux étapes de deux semaines par an (printemps et automne) sur une durée de trois ans.

Le 11 avril nous étions quatre au départ de Pont-de-Roide : Michèle, Bernard, Joseph qui a dû abandonner dès le 2ème jour et Luc, pour un premier périple de 13 jours jusqu'à Cluny. 
Christiane et Christine, les épouses, ont marché avec nous durant la première matinée et nous ont rejoints pour nous accompagner et nous encourager de Sampans à Cîteaux.

Durant les trois premiers jours, nous avons cheminé avec des cartes IGN pour rejoindre le chemin de Compostelle aux Tilleroyes à Besançon avec haltes à Crosey, Saint-Hilaire et Tallenay.

Tout au long de ces treize étapes nous avons fait de belles rencontres, toujours fortuites, avec des personnes plus ou moins jeunes, de nationalités diverses, avec qui nous avons créé des liens d'amitié et de partage : 
dès notre départ, à travers les sites éoliens du Lomont, nous avons eu la grande joie de rencontrer Monseigneur Moutel, évêque de St Brieuc qui nous a donné sa bénédiction, à Acey, sous la pluie, nous avons partagé notre repas de midi avec Alexandre, jeune homme parti de Compiègne pour rejoindre Rome pour y porter des intentions de prières, ou encore un cousin éloigné rencontré en traversant le village de Placey lors de notre 4ème étape et qui nous a donné un morceau de pain sorti tout droit du congélateur pour notre casse-croûte. Johana, une jeune Allemande qui cheminait seule depuis Dôle pour passer une semaine à Taizé  à qui nous avons proposé de partager notre gîte à Saint-Gengoux le National, ou encore un pèlerin allemand parti depuis Filain pour rejoindre le Puy-en-Velay mais qui cheminait beaucoup plus vite que nous... Mais aussi, chaque soir, le gîte avec ses occupants, ses accueillants, c'était la surprise pour enrichir la fin de journée.

Nous avons traversé cinq départements, des forêts, des vignobles, de beaux villages avec de magnifiques églises pour la plupart malheureusement fermées et visité plusieurs abbayes : Marnay, Acey, Mont-Roland, Cîteaux, Taizé et Cluny. Quel beau pays. 
Malgré la pluie, les chemins détrempés, la fraîcheur du matin, la fatigue (320 km parcourus) nous sommes bien motivés pour engager la seconde étape en septembre qui devrait nous conduire de Cluny  au Puy-en-Velay.

Michèle - Ecot (25)
 

5ème édition de la marche « Pas à Pas sur la Via Francigena »

Ce samedi 13 mars 2016 étaient programmés 11 km en Haute-Saône, de Frasne-le-Château à  Bucey-les-Gy, sur un parcours vallonné traversant des champs et surtout les pelouses sèches des Monts de Gy. La randonnée empruntait notamment un  tronçon du Chemin de Compostelle.

L’organisation et l’accueil étaient organisés par les responsables de l’ACCR-BFC (association des Chemins de Compostelle et de Rome – Bourgogne/Franche-Comté), avec présentation du Bourdon ayant cheminé jusqu’à Compostelle lors de l’année jacquaire 2010. Celui-ci sera transmis de commune en commune, tout au long de l’après-midi, par les maires respectifs.

Sous un soleil un peu frisquet,  nous voilà partis… environ 300 marcheurs  issus  de divers  clubs locaux. On comptait également quelques pèlerins dont une dizaine de notre association, l’af-ccc.

Cette « communauté »  de Chemin est matérialisée à Grachaux par un QR Code conçu par l’association franc-comtoise du chemin de Compostelle, inauguré il y a peu de temps. Il mentionne les deux voies de pèlerinage traversant la Haute-Saône, chemin de Compostelle et Via Francigena réunis sur quelques kilomètres.

Des représentants de la Via Francigena suisse et italienne étaient présents. Lucas a même prononcé un discours en français pour illustrer la VF en Italie, chemin culturel européen comme celui de Saint Jacques. Son organisation internationale et les retombées économiques  pour son pays sont importantes.

La Via Francigena en Franche-Comté, en cours d’homologation par la Fédération française de Randonnée (FFR) sera sur le GR145.

La réception à Bucey-les-Gy, petite cité comtoise de caractère sachant mettre son riche patrimoine en valeur, fût organisée par  son édile, Emile Ney et par l'association Patrimoine et Environnement des Monts de Gy. Dans la cour du Presbytère un marché paysan local a ravi nos papilles et, dans la majestueuse église, un concert de qualité par la chorale locale a enchanté nos tympans.

Un couscous succulent a clôturé cette journée empreinte de grande sympathie et de fraternité.

Danielle - Belfort 

Photos Danielle, Daniel et Nicole

 

Notre Chemin d’Einsiedeln du 5 au 25 Août 2014 à pied (340 km), e...

Marcelle et François Puel ont fait parvenir le récit de la marche qu'ils ont effectuée de leur domicile, près de Besançon, jusqu'à Einsiedeln en Suisse. Voici le début de leur aventure, racontée d'une plume alerte....Pour connaître la suite, il suffit  de cliquer sur le fichier pdf ci-dessous pour arriver au but et pour apprécier les magnifiques photos qu'ont prises Marcelle et François tout au long de leur parcours. De quoi donner envie de se lancer aussi sur ce chemin de pèlerinage....

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En 2012, nous avons fini notre chemin « Besançon - Compostelle ».

A la lumière du récit du Frère Benoît de l’abbaye d’Acey : Un moine comtois à pied vers Notre-Dame des Ermites (Einsiedeln, Suisse) nous avons eu envie de nous lancer dans ce chemin vers Einsiedeln.

En Franche-Comté, le pèlerinage à  Einsiedeln  était traditionnel, à pied, en train, en voiture, en bus ….La grand-mère d’une de mes cousines, y a fait son voyage de noces dans les années 1910.

Pour pouvoir utiliser des chemins balisés et les hébergements répertoriés, nous décidons d’emprunter la Via Francigena de Besançon à Yverdon. Puis par le train, nous rejoignons Payerne où nous prenons pied sur la Via Jacobi, sentier suisse N°4 qui mène du lac Bodensee à Genève, et nous le suivons à l’envers jusqu’à Einsiedeln.


Mardi 5 Août 2014, nous partons de chez nous à Palente, passons par Brégille, le Trou au Loup (en travaux, donc accessible aux piétons) et rejoignons la Francigena à l’entrée des marais de Saône. Après avoir été reçus royalement par des amis à Foucherans, on rejoint mercredi 6, la vallée de la Loue en faisant un petit détour par ND du Chêne. La halte au gîte de Vuillafans est spartiate. Puis Jeudi 7, les gorges de Nouailles sous une saucée carabinée qui ne nous permet pas de bien profiter du beau paysage, mais c’est la récompense en fin d’étape par un accueil très chaleureux à Ouhans.

Pourquoi y-a-t-il tant de campanules sur la Via Francigena ? C’étaient  de petites clochettes qui voulaient partir à Rome comme leurs grandes sœurs. Mais trop petites et trop faibles, elles ont dû (à l’aller ou au retour, je ne sais pas) se poser et elles ont pris racine.

Vendredi 8, c’est Pontarlier où nous sommes reçus par la petite-fille de la grand-mère citée ci-dessus.

Christiane nous emmène à la rencontre de la Vierge Noire d’Einsiedeln  dans l’église St Bénigne avec ses vitraux de Manessier. Puis un très beau moment au presbytère avec l’apprenti  curé heureux d’apprendre qu’on va à Einsiedeln. Il tamponne notre credencial.  Il nous montre la bulle qui authentifie la Vierge Noire. Il nous raconte aussi que les mères qui ont perdu un enfant viennent prier devant la statue d’une vierge qui a été vandalisée et à laquelle on a pris Jésus. L’Esprit de Dieu souffle où il veut…

Samedi 9, notre dernière étape française, temps maussade, la pluie menace, arrive, se calme, reprend … Chemin étroit, boueux, labouré, défoncé par des chevaux qu’on a croisés. Au Centre de Rencontres de L’Auberson, on est les seuls hôtes. Accueil sympa, chambre confortable, lessive et séchage machine.

Dimanche 10 : Temps gris et brouillasseux. Montée au col des Etroits par un chemin humide bordé de fleurs et de framboises. Descente sur Sainte Croix où on fait des courses. Le sac de François s’alourdit trop.

Belles éclaircies dans les gorges de Covatanne, dommage que le sac trop lourd fasse mal aux genoux de François.

Traversée des marais et quatre km fastidieux d’entrée dans Yverdon. C’est encore les quatre terribles derniers kilomètres auxquels on ne peut jamais échapper, comme le dit Alix de Saint André dans son livre "en avant route".

La gérante que l’on joint au téléphone nous dit «j’arrive» …. Elle arrive effectivement … 2 heures plus tard ! Les horaires suisses sont parfois surprenants. Heureusement, las d’attendre,  on a pu se doucher, laver et faire sécher le linge au soleil. Soirée au bord du lac, belle lumière, moment agréable.

Lundi 11 : il a plu toute la nuit, ça s’arrête quand on part et c’est une vraie balade au bord du lac et dans les marais. Lumière magnifique sur les menhirs de Clendy. Puis on monte, on monte, il fait chaud au milieu des vergers qui dominent le lac. Et il recommence à pleuvoir, dans les sentiers boueux et glissants d’un "parcours santé", on se casse la figure ou plutôt on sculpte notre corps d’après les panneaux. On rêve de goudron… On n’est jamais contents ; devise de François : rando pluvieuse, rando boueuse. A Yvonand, on déclare forfait et on prend le train pour Payerne où on se fait une joie de visiter l’abbatiale. Oh désespoir, elle est fermée le lundi. On reviendra en voiture la revoir plus tard.

Sinon, on voit beaucoup d’affiches annonçant le meeting aérien célébrant les 100 ans de l’aviation suisse.

Mardi 12 : On rejoint le Chemin de Compostelle sous le soleil. Des travaux nous détournent de notre chemin mais nous permettent de voir des hangars où sèche le tabac. Plus tard, plus d’indication, plus de chemin tracé. On fait quelques allers retours  pour finir par retrouver les balises sur la route. Un beau chemin suit l’Argogne des restes d’aqueduc romain, on remonte vers Noréaz. On voit encore le Jura vers l’ouest et les Gastlosen (où on a randonné il y a quelques années) vers l’est. Routes et chemins en forêt qui montent et descendent.  Descente raide et boueuse  et des escaliers  vers le lit d’une rivière, la Sonna. On croise les premiers pèlerins, ils ne vont qu’à Lausanne, car leurs vacances sont bientôt finies. Belle Croix : Croix de St Jacques qui, après s’être baladée est revenue à l’endroit historique et c’est l’entrée de Fribourg.

On en a plein les pattes et on n’a pas le courage de ressortir de l’Auberge de Jeunesse pour visiter Fribourg.

Mercredi 13 : on descend dans la Basse Ville de Fribourg, vieille ville médiévale. Des fontaines, des statues superbes jalonnent le chemin. Les vitraux de la cathédrale, une splendeur, et au sol, une plaque à la mémoire du chanoine Bovet cher à tous les choristes. Magnifique Pont de Berne en bois sur la Sarine. A la sortie, des pancartes partout mais on n’en voit aucune indiquant la "Via Jacobi", ni Schwarzenburg. On se rendra compte après coup qu’il aurait fallu monter vers la Ville Haute. On n’a pas regardé la carte avec assez de soin. On finit par prendre la direction de Tafers (Tavel)  par les magnifiques gorges du Gotteron très humides, très escarpées avec des passerelles passant d’une rive à l’autre, et même un éboulement de terre glaise où je manque laisser une chaussure et où j’ai eu grand besoin de la main secourable de François.

On est entré dans les régions de langue allemande, "Sentier Pédestre" est remplacé par "Wanderweg".

Ce n’est qu’à St Anton qu’on retrouve le balisage. On a fait une variante très belle bien que très arrosée mais on a raté quelques beaux sites de la voie normale. 

A St Anton on rencontre 2 pèlerins qui viennent de Constance et qui sont ravis de discuter avec nous dans notre mauvais allemand. C’est très sympa. Il ne pleut plus mais nous sommes "gaugés" et on va manger au restau. Une belle éclaircie et cette fois on voit toutes les belles choses prévues au programme : pont de bois de Sodbach, gorges de la Singine, chemins étroits empierrés avec les galets de la rivière, encaissés dans les roches de molasse avec des creux servant d’abris pour les charretiers  qui ne pouvaient pas rester à côté des chars. On est entré dans le canton de Berne.

On arrive à Schwarzenburg avec une très belle vue sur les montagnes de Gruyère.

Après avoir un peu erré, une dame sympa nous emmène à notre adresse pas évidente à trouver. Très bon accueil par Anne-Marie et Daniel qui parlent français et avec qui on partage le repas et la tisane baptisée du "pèlerin". Daniel nous raconte son métier de la protection civile, nous fait un petit texte en allemand pour qu’on puisse réserver une chambre au téléphone les jours suivants. Il se bat avec son téléphone et son imprimante pour nous trouver  une église, un horaire de messe pour le 15 août à Thun. Cela change un peu notre planning et notre itinéraire, mais on ne le regrettera pas.

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La suite est à lire sur le fichier pdf ci-dessous où se trouvent également les photos prises depuis le départ de Palente.....


De Palente (25) à Einsiedeln en Suisse, par la via francigena et le chemin de Compostelle
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Les pèlerins font une pause avant Marnay dans l'abri de l'af-ccc
La cabane de l'af-ccc
Le chemin est long en forêt, entre Autoreille et Marnay. Les marcheurs qui font une pause dans la cabane de l'af-ccc peuvent y laisser un petit mot sur le cahier qui leur est réservé. Voilà quelques-uns de leurs petits mots écrits en 2015, si sympathiques : 

19 avril : un peu de muguet, le coucou, superbe journée. Bonne route aux pèlerins, Anne et André
19 avril : merci à celles et à ceux qui ont construit cette paisible cabane forestière... respectée par celles et ceux qui ont fait une halte rafraîchissante et reposante. Bonne route à tous ceux qui savent encore  prendre le temps, avec le temps. Annette et Jean-Pierre
29 avril : Merci pour cette place de repos, Wolfgang et Barbara de Dresde/Allemagne

1er mai : Après 10 heures de marche sous la pluie, la découverte de l'abri, un plaisir....Merci. Il est 19 h 30, nous allons y passer la nuit, les ânes sont attachés à un arbre. Merci encore. Laurent, Gérard et les deux ânes Ali et Momo
5 mai : Sur le chemin de Saint-Jacques nous sommes arrivés à cette belle cabane. Merci pour ce cadeau, Sylvia et Joachim de Leipzig/Allemagne

9 mai : Les Mulhousienes sur le chemin ont bien apprécie cet abri si bienvenu, Aline, Chritelle, Laurence et (illisible)
10 mai : Une halte bienvenue après une marche bien agréable depuis Gy et avant de poursuivre sur Acey. Merci à tous les bénévoles du chemin pour le balisage et cet abri. Albert et Bernard en route pour le Puy-en-Velay
17 mai : Félicitations pour l'entretien et le balisage du sentier. Je viens de Bâle en Suisse avec pour objectif la Pointe du Raz en Bretagne. Philippe, lafranceenmarchant.fr
26 mai : La cabane était tout à fait bien pour notre pause de midi sur le chemin de Gy à Marnay. Merci ! Angelika et Bärbel de Ludwigshafen A Rhein, Allemagne
29 mai : Une halte qui a fait du bien, au calme dans ce petit abri, on pourrait rester des heures. Marcel (Alsace)

1er juin : Qu'il est doux de prendre le temps, à chaque pas, à chaque souffle, de poser ses yeux et de découvrir des paysages, des lieux, des gens, et d'en apprécier toute la richesse. Et d'avoir le privilège de le faire entre amis. Nous vous en souhaitons tout autant. Les Alsaciens de Thann
11 juin : Très beau parcours. Merci à l'association. Seul reproche : qu'on laisse les touristes en bus occuper les places que les pèlerins à pied méritent. Et cela sur Marnay, siège de l'association. Violette et Jean-Jacques
20 juin : C'est bien d'être ici et de laisser reposer ses jambes. Manger un peu et boire et le monde est en ordre. Buen camino, Peter

16 juillet : Merci pour ce lieu de repos et tout est bien pour nous sur ce bon chemin. Heile, Lydia, Regina, René, Margret de Tübingen et Uwe de (illisible)
23 juillet : Le chemin de Saint-Jacques est génial pour mettre de l'ordre en soi-même. Il est très bien balisé, merci pour cela. Mes souhaits à tous ceux qui font ce chemin, la santé, l'amitié pour soi et pour le monde entier, Namasté. Markus d'Offenburg 

06 août : un bonjour à tous les pèlerins de passage dans cet abri. Bravo aux associations qui entretiennent le chemin et les abris dédiés aux pèlerins. Bonne continuation à tous, Jean-Luc
9 août : après 10 km, il est temps de petit déjeuner. Aujourd'hui, saucisses. Nous allons à T aizé, Samuel, Falh de Heidelberg
9 août : l'abri est arrivé à temps ! Nous mangeons et écoutons tomber la pluie. Et prenons tout cela comme ça vient... Anke de Stuttgart
18 août : Le tracé n'est pas vraiment adapté et cette cabane manque de confort. Vous pouvez me contacter au 06......

17 septembre : A tous ceux qui aiment le plaisir du VTT, venez me rejoindre pour faire une balade à vélo. Célibataire, 19 ans, avis aux jeunes filles, tél. : 06....Romu

10 octobre : merci pour cet abri nous permettant de boire un bon café. Démarrage à Granges-le-Bourg, magnifique traversée de la Franche-Comté en automne. Joli tracé bien balisé. Nous continuons notre chemin en direction de Saint-Jacques de Compostelle. Dernière étape de l'année 2015 : Cluny. Buen camino, Michèle et Charly


Sur la voie de Vézelay, de Crozant à La Souterraine - Octobre 201...

Partie de Vézelay pour tester la voie de Nevers, par comparaison avec celle de Bourges, j’ai rejoint le chemin principal de Vézelay à Gargilesse. Les deux voies ont leur intérêt, mais ce que je vais vous conter ici, c’est ma dernière soirée avec Rita, une amie de marche, avant mon retour à la maison.  L’étape de ce jour fut étonnement animée, après des journées sans aucune rencontre de pèlerins. 

Fin d'après-midi : Rita et moi poursuivons jusqu’au « Coucher de soleil » bien en dehors du centre de La Souterraine. Là, commence la plus drôle des soirées. Le feu d’artifice de notre paisible marche. Trois semaines après mon retour, je ris encore de notre participation au charivari ambiant.

Dès l’entrée dans la longue maison, Rita crie bien fort : « On dépose juste nos sacs, on sortira nos credentials en revenant, il faut que l’on retourne en ville visiter l’église ». Un peu surprise de tant de nouvelle piété, je ne pipe mot pendant que Claudine, notre hôtesse, tout sourire, insiste pour d’abord nous installer dans notre chambre. Nous montons à l’étage, traversons à sa suite le dortoir où s’agitent plusieurs pèlerins. Notre traitement de faveur, une chambre à deux lits fort joliment décorée, est dû à mon coup de téléphone de ce matin. Nous avons été les premiers à réserver, confie notre hébergeuse. Après nous être rapidement rafraîchies, nous trouvons Claudine, déjà installée au volant de sa voiture, qui nous explique qu’elle a téléphoné à la paroisse. « L’heure d’ouverture de l’église est dépassée,  mais j’ai obtenu qu’elle reste ouverte pour vous » confie-t-elle avant de nous déposer à un carrefour. Surprise par l’affluence de pèlerins arrivés sans avoir prévenu, elle doit faire quelques courses. Rita et moi passons sous l’ancienne porte qui clôt le centre médiéval de la ville, et ma compagne, toute guillerette, m’annonce qu’on va à la recherche d’une tourte aux pommes de terre. Elle est attendue à l’arrivée du train, demain,  par des amis. « Je ne peux arriver chez eux les mains vides", m’assure-t-elle. C’était bien louche, ce pieux engouement soudain et j’ai ainsi la réponse à ma question muette. Je refuse net : « on va à l’église, nous sommes attendues ». Une longue table d’accueil des pèlerins est encore installée dans le narthex. Nous faisons un tour rapide de l’édifice, bientôt rejointes par l’hospitalier de service, trop content de se mettre sous la dent deux femmes passionnées de culture religieuse ! Nous avons donc droit à moult explications et à l’ouverture de la crypte à laquelle on accède par l’extérieur de l’église Notre-Dame.Une pèlerine réunionnaise, traînant sur la grande place, aperçoit notre trio et s’enfonce avec nous dans l’inquiétant dédale du sous-sol humide, où une passerelle métallique permet de traverser une mare stagnante. Mal à l’aise, je parcours plus que rapidement les lieux, pressée de retrouver l’air libre. Je ne ressens pas ici l’éblouissement et l’émotion qui m’ont surpris dans la crypte de l’église de Gargilesse, il y a quelques jours. Notre guide continue son accompagnement en regrettant que les travaux de rénovation du lieu traînent, par manque de budget et de ferme volonté. Nous sommes conviées à noter sur le calepin recensant les pèlerins de Compostelle, nos noms, prénoms, âge, provenance, destination. Nous quittons notre guide en le remerciant chaleureusement. Rita peut enfin, juste à temps, se précipiter  chez un traiteur et y trouver la fameuse tourte à la pomme de terre. Le centre-ville de la Souterraine a du charme, avec sa grande place Saint-Jacques et les ruelles en pente avoisinantes. Le soir commence à tomber alors que nous retournons dans notre campagne. 

Au « Coucher de soleil » c’est l’heure de se mettre à table. Nous sommes invités à nous présenter : En face de moi, Rita, le grand Allemand rencontré hier, un couple de jeunes Belges flamands qui, en guise de voyage de noces, est en marche vers Compostelle. En bout de table, un jeune homme discret aux longs cheveux, passé là au printemps alors qu’il marchait vers Santiago, a effectué jusqu’ici le chemin de retour et est accueilli dans ce gîte chaleureux où il réside maintenant en échange de quelques services. De mon côté, la Réunionnaise, un Tchèque très brun et expansif,  de retour de Compostelle en vélo et François, le pèlerin wallon aux longs cheveux blonds, aperçu ce matin. Je ne me souviens plus du repas servi, soupe, pommes de terre et lamelles de poulet en sauce, peut-être. Mais ce qui me reste, c’est la bouteille de vin que François a installé devant son assiette. « Mais non, servez-vous du vin en carafe, il y en a, vous savez » indique Claudine. « Non, c’est mon anniversaire, nous la partagerons », décline le blond pèlerin. La conversation  sur des sujets anodins se poursuit gaiement en français, allemand, anglais, tandis que Claudine sort de son congélateur un gâteau creusois sur lequel elle plante au hasard quelques bougies entamées et des sujets fantaisie, mini sapins plastifiés, hache de bûcheron et feuilles de houx. On va bientôt se croire à  Noël ! Nous entonnons en un chœur bruyant, à défaut d’être juste, des Happy Birthday et Joyeux Anniversaire tandis que François souffle les bougies, l’air heureux. Entraînée par l’euphorie du moment, Rita entame « Il est des nôtres, il a bu son verre comme les au-autres ». La chanson à boire fait mouche, notre hôtesse propose à chacun d’interpréter une chanson typique de son pays. L’Allemand, puis le couple de jeunes Flamands s’exécute. Le jeune résident passe son tour, la Réunionnaise  chante plaisamment de son accent exotique et laisse la place au Pragois. Il nous explique qu’à la fin de chaque couplet, nous devons accompagner le refrain en tapant bruyamment de nos deux mains sur la table. Nous nous exécutons tous vigoureusement, à faire trembler la maison. Jusqu’à ce que le Tchèque plante ses yeux dans ceux de l’Allemand qui lui fait face et annonce « je vais expliquer le texte de la chanson, contre l’Allemagne, avec qui nous avons toujours eu des problèmes ». Le pèlerin allemand a la délicatesse de ne pas relever l’attaque, mais l’ambiance se rafraîchit d’un coup et nous passons au règlement de notre demi-pension. 29 €, tout à fait justifiés !  Je m’aperçois alors que mon voisin, François, avance un paiement pour deux personnes. Il offre la nuitée au Tchèque indélicat qui le remercie d’un signe de tête. Quelle sympathie, quelles raisons peuvent ainsi pousser un pèlerin à offrir un tel cadeau alors que lui-même, nous en avons eu la preuve ce matin même, dort parfois à l’extérieur, et, il nous l’apprendra le lendemain matin lors du petit déjeuner, est sans emploi et a des enfants à charge ?

Rita et moi peinons à trouver le sommeil. Nos réveils sonneront à 4 h 30. Notre train part à 6 h 07.

La sonnerie de mon portable me tire du sommeil.  Rita, qui a installé son réveil elle ne sait plus où, le laisse sonner un temps infini. De quoi réveiller tout le dortoir voisin ! Nous essayons d’être un peu plus discrètes pour le traverser et descendre dans la salle du petit déjeuner. Effaré, le couple de jeunes Flamands, serré dans un canapé, se lève d’un bond. « On est descendus, on ne pouvait pas dormir, avec le ronflement ! », justifie-t-il. On croit sans peine les deux jeunes gens, ayant été les auditrices, à Crozant, d’un concert nasal très sonore provenant du grand Allemand. « Allez dans notre chambre, vous pourrez y finir la nuit tranquillement », conseillons-nous aux deux jeunes mariés, qui montent, enveloppés dans leur drap. Nous rions de bon cœur. Et plus encore quand nous voyons arriver François, yeux bouffis et démarche chancelante : « j’ai entendu du bruit et je me suis dit que ça devait l’heure de se lever ». Bien qu’un peu honteuses de notre manque de discrétion, nous pouffons encore. Puis devenons attentives quand François nous parle de la perte de son emploi de maraîcher, de son rêve d’avoir sa propre exploitation, de l’émerveillement qu’il a ressenti en traversant les grands espaces de la Creuse où il aurait la place de s’installer, les terrains en Belgique étant trop petits et trop chers, et de l’impossibilité pour lui de quitter son pays, où il a ses enfants. Le chemin de Compostelle lui apportera-t-il une réponse à ses interrogations sur son futur ? Nous le lui souhaitons ardemment.

Epuisées, enchantées et émues par cette soirée et cette nuit agitées, nous nous endormons dès le départ du train.

Nicole, 24 octobre 2015
 

Septembre 2015 - Le camino del Norte d'Alain Humbert
Alain, heureux de son arrivée à Santiago




Cette année encore j'ai repris le Chemin, celui du nord cette fois. J'avais pour projet de couvrir les 550 km qui séparent Biarritz de Gijon. Ce soir, 23 septembre, c'est mission accomplie et j'ai rejoint Santiago par le bus pour y passer 2 jours. J'ai été vraiment gâté par la météo car c'est sous un ciel tout bleu que j'ai découvert ces merveilleux paysages de la côte espagnole.

Janvier 2015 - Si l'on parlait de ceux qui ne partent pas !!!

Drôle de titre pour un site internet dédié au « CHEMIN », à la marche. Et pourtant, derrière le pèlerin qui s’élance, il y a souvent un époux, une épouse, des enfants, des parents, bref une famille qui reste.

Comment vivent-ils cette absence qui est à la fois un défi, une forme d’égoïsme voire un genre de …vacances ?

Pour moi : c’est mon époux qui avait rêvé se rendre à Saint-Jacques au moment de sa retraite.

Donc nous voilà embarqués dans les préparatifs, les rencontres avec l’association,  les conseils que l’on note soigneusement. Je suis partie prenante : contente de le voir réaliser cette expédition. Avec lui je regarde les livres, note les haltes, puis ce sont les vêtements que l’on achète ensemble. Nous faisons et refaisons le sac, nous pesons le tout, nous faisons des listes, et nous devenons des habitués des magasins de sports.

Pendant qu’il s’entraîne, je lave, je couds, je vérifie, je me renseigne. Il y a une effervescence dans la maison, coup de fil des enfants, de la famille. Pour certains c’est un bravo, pour d’autre je suis tout simplement folle de le laisser partir seul.

Et puis le grand jour arrive, un au revoir rapide et voilà « l’homme de ma vie » qui prend la route, la tête déjà là-bas.

Et moi, je reste au milieu de ma grande maison, les bras ballants, n’ayant plus trop de but. Je tourne un peu en rond avec l’impression d’être parfaitement inutile. Il faut que je me secoue, je ne vais pas rester avec cette sensation de vide pendant deux mois, donc il me faut un but. Je vais entreprendre le rangement d’un petit grenier, dans ce dernier un tas de choses  « qui risquent d’être utiles » mais qui n’ont jamais servi !

Forte de cette résolution, j’attaque par le ménage courant et pars faire des courses, et là, je découvre les personnes de mon village très intéressées par le pèlerinage, posant des questions, demandant de transmettre un message au « pèlerin » devenu un peu le leur. Puis c’est une foule de questions, de pourquoi. J’essaye de répondre, d’expliquer et de jour en jour, de fil en aiguille, on m’invite pour un petit repas de midi, puis une soupe que je partage le soir. Chacun a à cœur de ne pas me laisser seule. Un petit exemple parmi tant d’autres : Un soir vers 22 heures coupure de courant, me voilà plongée dans le noir, je ne suis pas douée avec les disjoncteurs et . . . le nôtre est au sous-sol. J’en suis là de mes réflexions lorsque l’on tape à ma porte : C’est le voisin de la villa d’à-côté qui gentiment me dit : « Surtout ne vous affolez pas et ne touchez à rien, c’est une panne de secteur, l’électricité sera rétablie cette nuit, ça va aller ? Bon, bonne nuit ».

Les jours se suivent : on vient me dire un petit bonjour, on me téléphone, on s’inquiète de moi. Les invitations succèdent aux invitations, mes journées sont occupées à rendre différents services, à un peu de marche car je vais prendre des kilos.

C’est ainsi qu’arrive le moment ou je dois aller chercher mon pèlerin à Santiago en voiture. De nouveau le cri des amis : « Tu vas faire 2000 kms toute seule en voiture ? ». Alors arrivent les conseils : reste sur l’autoroute, fais cela en 2 ou 3 étapes, on me donne des adresses d’hôtels, on me fait un plan de route, j’ai la sensation d’avoir 15 ans et des parents inquiets de me lâcher, c’est tellement gentil de la part de tous.

Enfin ! Je prends la route direction : Saint-Jacques de Compostelle, et là, toute seule je réalise que sans avoir marché sac au dos, j’ai fait un chemin d’entraide, un chemin de gentillesse, un chemin d’échanges, en un mot un chemin d’amitié, et finalement, tout un village a marché avec mon époux.

Le regard que j’ai sur certaines personnes de mon entourage ne sera plus jamais le même.

Enfin une dernière petite chose :  Le grenier n'est toujours pas rangé!

Michèle 


Année 2014
Gilbert et Colette Monnier
La marche généreuse de Colette et Gilbert Monnier 

1400 km de Chaux dans le Territoire de Belfort jusqu'à Roncevaux pour récolter des fonds contres les maladies.

Si vous souhaitez vivre un peu de l'aventure de Colette et Gilbert, cliquer sur http://www.mairiedechaux.fr/  et vous trouverez les trois diaporamas qu'ils ont réalisés  sous la rubrique " Défi Compostelle 2014". (Attention, les diaporamas ne s'enchaînent pas, il faut cliquer pour relancer le diaporama suivant).

Novembre 2014 - Conclusion du "défi Compostelle"
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Mon Chemin vers Compostelle - Récit en 4 parties
Marie Jeanne, Gaby et Alain Humbert
"Avec un couple d’amis de toujours, Marie Jeanne et Gaby, nous avons décidé en 2010 de « faire » le Chemin de Compostelle. Compte tenu des contraintes de chacun, nous avons opté pour réaliser le parcours sur 3 ou 4 années".

Voici le texte et les photos du pèlerin Alain Humbert

Le PUY/FIGEAC - 1ere partie - septembre 2011
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FIGEAC/RONCESVALLES - partie 2 - septembre 2012
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RONCEVAUX/LEON - Partie 3 - septembre 2013
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LEON/SANTIAGO et CABO FISTERRA - 4ème partie - septembre 2014
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Publié le 06.09.2019
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Publié le 17.08.2019
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